Un jeune homme mort sous la torture des policiers à Salé

Il s’appelait Fodail Abrkane. Il avait 37 ans. Il habitait dans un quartier défavorisé de Salé (Hay Inbiâat “quartier la résurrection”). Jusqu’en 2002, il était un jeune engagé et un militant au sein de la jeunesse usfpéiste de Salé, et dirigeait avec brio les campagnes électorales de l’USFP dans cette ville historique. Aujourd’hui, il n’est plus. Il est décédé samedi 18 septembre courant avant son arrivée à l’hôpital Ibn Sina. Il a été enterré mardi dernier au cimetière Si Daoui à Salé en présence d’un grand nombre d’amis et de proches. La cérémonie d’enterrement était contrôlée par les différents services de police qui interdisaient photos et enregistrements vidéo.
A l’âge de 37 ans, Fodail Abrkane ne souffrait d’aucune maladie. “Il était solide comme un roc”, déclare son ami. "Pendant le mois de Ramadan, nous travaillions en maçonnerie. Il était respectueux envers les gens, serviable et aimable avec tout le monde ", ajoute la même source. Pourtant, les nombreuses qualités de Fodail ne lui ont pas épargné de connaître la torture, l’humiliation et la mort !

Selon la version racontée par Mustapha, frère aîné de Fodail, et qui était témoin d’actes de torture au commissariat central de Salé (Hay Salam) -situé à quelques mètres du tribunal de première instance-, la victime était en moto quand elle a été arrêtée par la police la veille de l’Aîd El Fitr. Il a été accusé de "consommation de cannabis. Il a passé 48 heures au commissariat avant d’être libéré par le juge au lendemain de l’Aid. Lundi 13 septembre, il est retourné au commissariat pour récupérer sa moto et son téléphone portable. Les agents ont refusé de lui rendre sa moto, car il n’avait pas d’assurance. Bien qu’il leur ait fourni une déclaration de perte, les agents refusaient de lui rendre sa moto.

Mercredi 15 septembre, il s’est présenté avec un nouveau contrat d’assurance. Cette fois-ci, Fodail n’a pas su garder son sang-froid quand les mêmes agents lui ont dit, “pour le tourmenter”, de revenir un autre jour récupérer ses affaires. Du coup, il a commencé à échanger des insultes avec un agent. Ce dernier a ordonné de le mettre aux arrêts avant d’aller déposer plainte contre lui. Fodail a été accusé d’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Mustapha est allé rendre visite à son frère. Il l’a vu entouré de plusieurs agents qui le frappaient devant tout le monde en plein couloir du commissariat. “J’ai voulu intervenir pour faire cesser les coups meurtriers qui s’abattaient sur mon frère, des policiers m’ont pris par le bras, m’ont mis dehors et m’ont ordonné de ne jamais revenir au commissariat”, nous a indiqué Mustapha Abrkane. Il a ajouté que son frère, “sûrement après que son état s’est aggravé”, a été conduit à la prison “Zaki” vendredi 17 septembre, tard la nuit. " Ils l’ont emmené à l’hôpital après six heures de détention à Zaki. Il est décédé à 10h40min, avant d’arriver à Ibn Sina à Rabat suite à la torture qu’il a subie", dit-il, les larmes aux yeux.

Source : http://www.bladi.net/forum/244714-jeune-homme-mort-torture-policiers-sale/

Un sit-in a été organisé aujourd’hui à 16h30, devant la préfecture de police de Salé, pour dénoncer la mort sous torture de Fodeil Aberkane.

une injustice parmi tant d’autres !

To live is to choose

To live is to die (METALLICA)

allah yr7amo

malheureusement ce sont des actes courants, trop courants, et pas seulement au Maroc. Cette personne n’est pas un anonyme et j’espère que des gens s’en souviendront, mais prions pour tous les anonymes morts pour l’injustice et la violence gratuite des hommes. Demandons à Dieu que ces personnes regardent en face leur erreur…nous avons tous notre pierre à apporter l’édifice de la paix. merci Dafir pour ton post. prions enfin pour avoir le courage en temps voulu de nous ériger contre ces actes d’injustice sans faiblir.
fi3lan… allah yr7amo