[justify]Salam3likom kamlîn!
Comme la question de la conjugaison revient assez régulièrement et que, de mon côté, j’ai commencé à prendre des notes sur le livre d’apprentissage de la darija que je viens de recevoir, je me suis dit que je pourrais poster mes notes ici, comme ça, ça servira peut-être à d’autres personnes.
Juste une petite précision : le système de transcription n’est pas le même que celui qui est utilisé sur le site Speakmoroccan et avec lequel j’ai commencé à apprendre. Comme je ne voulais pas m’embrouiller, j’ai gardé le système de transcription de Speakmoroccan en essayant de retranscrire correctement les mots écrits différemment dans le livre.
Par contre, je n’ai pas retiré les -e- présents dans les transcriptions du livre parce que je ne connais pas encore la prononciation correcte des mots, et notamment des verbes, et dans des cas comme
« ktebt » / « ketbât », ça me paraissait moins risqué de laisser les -e- pour savoir prononcer le mot plutôt que d’écrire juste « ktb » et « ktbt ».
Je voulais traduire tout ça en anglais mais je suis désolée, je me suis rendue compte que mon niveau était loin d’être suffisant. Peut-être que quelqu’un aura envie de se lancer !
En langue arabe, le verbe a très souvent une racine composée de trois consonnes (ou « trilitère »).
On trouve également un petit nombre de racines de deux consonnes ou de quatre consonnes.
Toute racine exprime une idée, une notion définie.
Par exemple :
Q T L >>> notion de tuer
K T B >>> notion d’écrire
T R J M >>> notion de traduire
Pour rendre l’infinitif français, on fait appel au verbe conjugué à la troisième personne du masculin singulier du verbe à l’accompli. En effet, c’est la forme la plus courte car elle est dépourvue de tout élément dérivationnel (comme c’est le cas pour l’infinitif français).
Il n’existe que deux temps, ou plutôt deux aspects en arabe en général, et en arabe marocain en particulier :
- l’un sert à exprimer tout fait écoulé, il s’appelle l’accompli (le passé) ;
- l’autre sert à exprimer tout fait qui n’est pas écoulé, c’est l’inaccompli (présent ou futur).
L’INACCOMPLI
Pour conjuguer un verge à l’inaccompli, on lui ajoute une terminaison qui varie selon la personne, le genre et le nombre :
Singulier :
1ère pers. m./f. …- t
2e pers. m. … - t
2e pers. f. … - ti
3e pers. m. … -
3e pers. f. … - ât
Pluriel:
1ère pers. m./f. … - na
2e pers. m./f. … - tô
3e pers. m./f. … - ô
Exemple :
KTEB (écrire), soit « il a écrit »
1ère pers. m./f. ktebt j’ai écrit
2e pers. m. ktebt tu as écrit (m.)
2e pers. f. ktebti tu as écrit (f.)
3e pers. m. kteb il a écrit
3e pers. f. ketbât elle a écrit
1ère pers. m./f. ktebna nous avons écrit
2e pers. m./f. ktebtô vous avez écrit
3e pers. m./f. ketbô ils/elles ont écrit
SHÂF (voir), soit « il a vu »
shôft j’ai vu
shôft tu as vu (m.)
shôfti tu as vu (f.)
shâf il a vu
shâft elle a vu
shôfna nous avons vu
shôftô vous avez vu
shâfô ils/elles ont vu
Le passé du verbe être :
En arabe marocain, le verbe « être » français peut être rendu par l’auxiliaire kân.
Celui-ci peut exprimer l’imparfait, le plus-que-parfait et même le futur simple et le futur antérieur.
Kônt j’étais
kônt tu étais (m.)
kônti tu étais (f.)
kân il était
kânt elle était
kûnna nous étions
kôntô vous étiez
kânô ils/elles étaient
Par exemple :
weldi mrîD >>> mon fils [est] malade.
kân weldi mrîD >>> mon fils était malade.
ssel3a ghâliyya >>> la marchandise [est] chère.
ssel3a kânt ghâliyya >>> la marchandise était chère.
Cet auxiliaire kân se conjugue à tous les temps.
Lorsqu’il est au passé (accompli) et qu’il est suivi d’un verbe lui-même à l’accompli, il exprime le plus que parfait :
Exemple :
ketbât lbra >>> elle a écrit la lettre.
kânt ketbât lbra >>> elle avait écrit la lettre. (mot à mot : elle-était a-écrit la lettre)
Le passé du verbe avoir :
On fait appel à la préposition 3end (« chez »), précédée de l’auxiliaire kân :
kân 3end-i j’avais
kân 3end-k tu avais (m.)
kân 3end-ki tu avais (f.)
kân 3end-ô il avait
kân 3end-ha elle avait
kân 3end-na nous avions
kân 3end-kôm vous aviez
kân 3end-hôm ils/elles avaient
Exemple :
3endi mellyôn >>> j’ai un million (mot à mot : chez-moi million)
kân 3endi mellyôn >>> j’avais un million (mot à mot : il-était chez-moi million)
kân 3endha bishelklît w daba ma 3endhash >>> elle avait une bicyclette et maintenant elle ne l’a plus (mot à mot : il était chez-elle vélo et maintenant ne chez-elle pas).
Extrait de : Parlons l’arabe dialectal marocain, de Michel Quitout, éd. L’Harmattan, Paris, 2001, 237 p.
Voilà, c’est tout pour l’instant.
Dès que j’aurai fini mes notes sur le présent, le futur et le participe, je vous les transmettrai. :)[/justify]